Découverte d'un chemin vers la "pleine conscience"

Découverte d'un chemin vers la "pleine conscience"

Jamais je n’aurais imaginé que des mots comme méditation, respiration et pleine conscience m’intéresseraient un jour sans sous-entendus narquois. Oui, on peut être cartésien et prendre au sérieux des réflexions spirituelles.

Découverte d’un chemin vers la sérénité…

Jamais je n’aurais imaginé que des mots comme méditation, respiration et pleine conscience m’intéresseraient un jour sans sous-entendus narquois. Oui, on peut être cartésien et prendre au sérieux des réflexions spirituelles.

Il aura toutefois fallu un gros infarctus et conséquemment une sévère prise de conscience pour que mes modes de pensées s’infléchissent. Il aura fallu des dialogues intéressants durant les anamnèses et quelques conférences durant ma cardiothérapie pour qu’insensiblement je m’intéresse à ces sujets par quelques lectures. Aux balbutiements de cette démarche, je partage ici quelques réflexions.

Le sujet est tellement vaste que je ne m’arrêterai ici que sur le terme « pleine conscience ». A  mes yeux respiration consciente et méditation sont des activités sous-jacentes.

« Pleine conscience » : l’expression française ne me convient que partiellement dans l’interprétation que j’en fais. Les anglais ont un terme à mes yeux plus approprié: «mindfulness». Mindful signifie soucieux de, attentif à (Larousse).

Au début de ma démarche encore dans l’ignorance, lorsque je demandais en quoi consiste la méditation et ce qu’est la pleine conscience, je recevais des explications très savantes, alambiquées et floues que je ne comprenais pas et qui me donnaient tout sauf l’envie de m’y intéresser. Et jamais les explications n’étaient concrètes.

Il aura fallu quelques conseils (merci Clem), quelques lectures, quelques heures sur internet…et surtout du recul, du temps d’assimilation et des essais concrets sur soi-même pour appréhender le sujet.

C’est mes expériences pratiques que je tente de partager ici …avec toute l’humilité du néophyte!

Chacun les recevra à sa manière…parfois avec intérêt, parfois avec incrédulité mais, je le souhaite, toujours respectueux de la démarche.

Sachant que le stress que j’ai vécu tout au long de ma carrière professionnelle - qui m’envahit parfois encore et souvent pour rien - a été diagnostiqué comme cause principal de mon infarctus, c’est cette piste que j’ai privilégiée dans ma démarche en m’intéressant en premier lieu au « lâcher prise ». [1]

La première étape est la notion de pleine conscience par rapport à soi        (= être attentif à son corps). On découvre rapidement l’importance de bien maîtriser sa respiration et combien elle agit sur de nombreux facteurs qu'ils soient physiques ou mentaux. [2], [3]

Les premiers exercices de respiration apprennent à se concentrer sur un seul sujet et surtout sur le présent. Des exercices de respiration, on en trouve partout. La réduction (7, 6 puis 5) du nombre de cycles par minute avec une petite apnée à chaque demi- période est un bon début. L’essentiel de cet exercice est d’apprendre à se concentrer sur son souffle et son corps au présent, sans laisser son esprit se préoccuper du monde extérieur et sans penser à ce qui s’est passé avant ni à ce qu’on fera plus tard. (Facile à dire mais tout de suite nettement moins évident à appliquer!)

Cette respiration consciente ou plutôt cette attention à sa propre respiration est déjà un élément de la pleine conscience. Pleine conscience par rapport à son propre corps. Si pendant cet exercice, on ressent par exemple une gêne ou une douleur, le but est d’accepter cette gêne mais surtout de ne pas laisser son esprit chercher à l’analyser et à imaginer un diagnostic, pire une thérapie! Là, tout est perdu, on est sorti de l’état de pleine conscience que l’on recherche. Il faut à tout prix rester dans le présent et accepter ce que l’on ressent. Accepter ce que l’on ressent physiquement mais aussi émotionnellement sans chercher à expliquer ou contrer ses sensations.

En ce qui me concerne, c’est au lit que je me suis lancé dans cet exercice qui d’ailleurs me conduit régulièrement à l’endormissement. Étudiant, je lisais un livre (que je ne retrouve plus) sur l’auto-hypnose, les démarches sont assez voisines!

Une fois maîtrisé, cet exercice est diaboliquement efficace pour réduire son stress ou un énervement ponctuel dans la vie de tous les jours. Occuper son esprit à sa respiration le détourne des autres pensées (en particulier des pensées négatives)! Typiquement, au lieu de s’énerver lorsque qu’on attend, quelques respirations profondes en pleine conscience occupent l'esprit et redonnent tout de suite le sens de ce qui est important et calment instantanément.

Ce regard sur soi en terme de pleine conscience est assez vite assimilé. Entrer dans cet état vis-à-vis de l’extérieur est pour moi encore aujourd’hui un objectif beaucoup plus difficile à atteindre.

La deuxième étape est la pleine conscience vis-à-vis de l’extérieur.

Vis-à-vis de l’extérieur, la pleine conscience, c’est plus que jamais accepter et si possible savourer le moment présent. Observer la nature, les gens tels qu’ils sont sans référence ni au passé, ni à l’avenir et sans jugement … Car sinon on entre dans la réflexion qui amène toujours un questionnement qui, lui, induit du stress.

Attention! Il ne s’agit pas ici de prôner un état permanent de béatitude de bisounours insensibles à la marche du monde ou de la société mais de se réserver quelques moments en marge de ces préoccupations. Des instants de lâcher-prise!

Deux exemples pour illustrer cette démarche:

Admirer les montagnes en face de vous, la beauté de la nature, de ses contours, de ses lumières, de ses couleurs sans vous dire qu’elles sont nettement moins enneigées qu’il y a dix ans et sans penser au changement climatique. Juste contempler l'instant présent! Ou bien regarder un individu quelque peu hors norme sans porter de jugement sur son comportement ou sa tenue. Juste regarder!

Le challenge, beaucoup plus compliqué,  est dans ces deux cas de figures de rester dans le présent de l’admirer ou de le respecter sans jugement.

En ce qui me concerne, c’est en balade seul dans la nature en écoutant de douces ballades apaisantes dans mes écouteurs - j’adore mettre en regard balade et ballade! - que j’arrive à rester pendant un temps raisonnable dans l’instant présent bercé par la musique et la beauté de la nature entre admiration et contemplation. Le plus difficile pour moi est de réussir à se déconnecter du futur proche et de ses contraintes!

Voilà ma vision de la pleine conscience. Entrer dans ces états aidant à calmer son esprit, son rythme cardiaque, à réduire son stress (ses préoccupations) et à profiter pleinement de chaque instant sans arrières pensées et sans « oui mais » est un objectif passionnant mais pas évident. Atteindre cet état de sérénité même quelques instants est tellement apaisant et enrichissant.

Il y a un paradoxe à cette démarche: les moments où l’on est seul avec soi- même sont rares. - et heureusement, preuve que notre vie est bien occupée- Il faut toutefois veiller à s’en créer quelques-uns quotidiennement, même furtifs.

La persévérance et l’expérience permettront d’augmenter la fréquence et la durée de ces instants si profitables.

J’y travaille…

Bibliographie:

Emilie Pernet, Le petit livre du lâcher-prise, Éditions First, 2018

James Nestor, Respirer, Solar Pocket, 2020

Yves-Vincent Davroux, RESPI thérapie, Editions Leduc, 2023

Christophe André, Méditer jour après jour, Poche, 2023

Liens web:

CHUV, Cohérence cardiaque, https://www.chuv.ch/fr/psychiatrie/dp-home/recherche/centres-et- unites-de-recherche/unite-de-recherche-du-service-universitaire-  de-psychiatrie-de-lenfant-et-de-ladolescent-supea/coherence- cardiaque

CSS, Entraînement à la pleine conscience,

https://www.css.ch/fr/clients-prives/ma-sante/sante-psychique/   relaxation/entrainement-pleine-conscience.html

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